Les vents changent ! Terra Nova prédit une possible tempête parfaite pour les primo-accédants, pour ne pas dire un véritable séisme dans l’immobilier ancien. Au cœur même de leur rapport diffusé ce mardi dernier, les prix pourraient chuter de manière vertigineuse, à hauteur de 20%. La nouvelle n’est pas aussi réjouissante pour les propriétaires actuels, mais pour les premiers marcheurs dans la jungle immobilière, c’est une aubaine.
Eh bien, tiens-toi bien, pour la première fois depuis 2015, on assiste à une baisse des prix dans l’immobilier ancien. Une décrue de 0,2% au premier trimestre 2023, si on compare au précédent trimestre. L’information, fraichement reçue ce mardi matin, émane de l’indice Notaires-Insee. Les maisons (-0,3%) passent un meilleur coup du sort que les appartements (-0,1%). On reste certes, en termes d’évolution annuelle, dans une croissance de 3,1% pour les maisons et 2,2% pour les appartements. Ah, mais voilà qui ressemble fortement à un tournant inattendu dans le commerce des briques et du mortier.
Est-ce que les prix de l’immobilier vont subir une chute libre ? C’est ce que suggère fortement Terra Nova dans leur rapport de mardi. Ce think tank aux penchants de centre-gauche donne à penser que l’immobilier résidentiel pourrait voir ses prix plonger drastiquement, à hauteur de 20%.
Hausse des taux, le grand désamour pour l’immobilier
L’explication de cet ajustement se trouve dans les actions de la Banque Centrale Européenne (BCE). Il y a presque un an, cette géante a modifié sa politique monétaire en réponse à l’inflation et propulsé les taux d’intérêt et obligataires vers des hauteurs inconnues depuis un bon moment. Terra Nova explique que « le profil financier d’un actif immobilier n’est pas très différent d’une obligation de long terme, à quelques caractéristiques près. » Ainsi, la remontée des taux rend les placements immobiliers moins attirants que les placements obligataires et plus risqués. Terra Nova croit fermement que ce contexte va favoriser une dégringolade des prix de l’immobilier pour ajuster le rendement à la hausse et le rendre de nouveau compétitif par rapport à d’autres placements.
Bonne nouvelle pour les primo-accédants…
Voici un scénario qui représente « le plus favorable », car il est « macroéconomiquement soutenable et socialement nécessaire », selon Terra Nova. Dans un monde où le pouvoir d’achat immobilier dépend des prix et des conditions de crédit, il est essentiel que les prix chutent suffisamment pour compenser l’augmentation du coût des prêts immobiliers. Autrement, ce seront surtout les plus nantis, capables d’acheter sans emprunter, qui profiteront de la baisse.
Il y a une vraie urgence pour les ménages français à accéder à la propriété. Et à ce propos, Terra Nova souligne que « le taux de propriétaires parmi les jeunes ménages modestes a été divisé par deux en l’espace de seulement 40 ans. »
…à condition que les pouvoirs publics mettent la machinerie en marche
Plusieurs scénarios sont à envisager. Terra Nova pressent une forte réaction des propriétaires qui risquent d’exiger des mesures de soutien fiscales et budgétaires pour « ralentir la baisse des rendements et des valeurs ». De ce fait, Terra Nova appelle ardemment les pouvoirs publics à « contrecarrer l’envie d’ajouter des contraintes politiques et fiscales », qui ne feraient que limiter l’ajustement, favorisant ainsi les plus riches au détriment des plus modestes.
Les pouvoirs publics se verraient plutôt comme des sauveteurs devant éviter un « krach » en mettant en place des mesures transitoires pour soutenir le secteur de la construction. Au menu des solutions envisagées : accélérer les procédures de permis de construire ou encore redoubler d’efforts pour la rénovation énergétique des immeubles.